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Menace sur les revenus des commerçants !

En 2014, les revenus des commerçants et des artisans chutent de 3,4% en moyenne. C’est ce que démontre la 21e édition de l’étude « Chiffres et Commentaires » conduite par la FCGA. 75 professions analysées, 11 secteurs passés au crible, des témoignages de professionnels : le document regorge de données inédites. Synthèse des principaux enseignements à lumière de l’enquête annuelle de l’INSEE sur le commerce.

Observatoire de la petite entreprise n° 58 FCGA – Banque Populaire

En 2014, selon l’INSEE, les ventes TTC du commerce de détail et de l’artisanat commercial (boulangeries, pâtisseries, charcuteries) atteignent 492 milliards d’euros TTC. Soit une hausse de 0,8% en volume par rapport à l’année précédente.

Toujours selon la même source, dans le commerce et la réparation automobile, le chiffre d’affaires s’élève à 104 milliards d’euros. Après deux années de fort recul, il augmente de 1,6% et semble enfin se stabiliser.

Comme en 2013, globalement, ce sont les magasins du secteur non alimentaire (+0,3%) qui tirent profit de l’amélioration du pouvoir d’achat des ménages. Néanmoins, les boutiques d’alimentation spécialisées et les artisans des métiers de bouche enregistrent un chiffre d’affaires en hausse de 1,2%.

L’alimentaire, champion de la rentabilité !

L’étude statistique menée par la FCGA sur les exercices clos en 2014 de 183 000 petites entreprises du commerce de détail, de l’artisanat commercial, des services et du bâtiment artisanal dégage, pour sa part, deux tendances majeures :

– un recul de l’activité avec un chiffre d’affaires moyen de -1,0% (contre -0,4% en 2013),
– une chute de la rentabilité avec un résultat courant net moyen de -3,4% (contre -1,1% en 2013).

Les données inédites de la FCGA confirment le dynamisme du commerce de détail alimentaire relevé par l’INSEE.

Avec un chiffre d’affaires en hausse de 0,5%, le secteur réalise l’une des meilleures performances commer-ciales de l’année 2014, toutes professions confondues. Les crémiers-fromagers (+3,4%) et les artisans bouchers (+2,2%) se distinguent tout particulièrement.

Mieux : les professionnels de l’alimentation affichent la meilleure rentabilité de l’année avec un résultat courant de +1,3% !

Les services boostent leurs ventes

Sur les 11 secteurs analysés, seulement trois présentent des hausses de chiffres d’affaires supérieures à zéro, mais qui dissimulent en réalité des baisses relatives d’activité dans les deux derniers cas :

– Les services………………………………… +1,1% (contre -0,2% en 2013)
– Les transports…………………………….. +0,9% (contre +1,8% en 2013)
– Le commerce de détail alimentaire…… +0,5% (contre +1,1% en 2013)

Seul le secteur des services enregistre une hausse effective de ses ventes et améliore dans le même temps son résultat courant net (-0,1%, contre -1,2% en 2013).

À l’exception de la beauté-esthétique dont le taux d’évolution d’activité est nul (0,0%, contre -1,2% en 2013), les 7 autres familles professionnelles affichent des taux d’évolution négatifs.

Dans certains cas, comme par exemple pour l’équipement de la personne (-2,1%, contre -3,5% en 2013), l’équipement de la maison (-2,2%, contre -2,7% un an plus tôt) ou encore le secteur culture et loisirs (-1,1%, contre -2,2% douze mois avant), il s’agit de tendances relatives à mettre impérativement en comparaison avec les performances de l’année précédente pour mieux comprendre ce que « disent » réellement les chiffres.

Forte détérioration dans le bâtiment

Parmi les trois autres secteurs analysés, les cafés-hôtels-restaurants enregistrent une baisse d’activité de 0,7%, identique à celle de 2013. Tandis que les ventes baissent modérément dans l’auto-moto : -0,9%, contre -0,3% l’année dernière.

Pour l’INSEE, l’érosion des ventes constatées sur le marché de l’entretien et de la réparation d’automobiles s’explique notamment par « la fiabilité croissante des véhicules et la diminution tendancielle du nombre de kilomètres parcourus par automobile ».

Dans l’artisanat du bâtiment, la situation se détériore plus sérieusement. Le chiffre d’affaires de ce secteur stratégique pour la croissance des TPE poursuit sa chute en 2014 : -1,5%, contre -0,2% l’année précédente.

Plus grave : la rentabilité des professionnels de la construction et de la rénovation est particulièrement affaiblie : -4,8% contre -0,5% en 2013. C’est la plus forte baisse de revenu constatée en 2014, toutes professions confondues. Couverture, plomberie, électricité, maçonnerie, menuiserie, terrassement… : tous les métiers du bâtiment enregistrent des revenus en chute.

Des revenus en chute

En moyenne, le résultat courant des petites entreprises chute de 3,4% en 2014.

Parmi les plus fortes baisses :

– L’artisanat du bâtiment…………………………….. -4,8%
– L’équipement de la maison……………………….. -4,4%
– L’équipement de la personne…………………….. -3,6%

Parmi les plus fortes hausses :

– Le commerce de détail alimentaire…………….. +1,3%
– La beauté-esthétique……………………………… + 0,8%
– La culture et les loisirs…………………………….. +0,1%

Le PALMARÈS DES REVENUS NETS *

* Après déduction des charges sociales de l’entreprise et avant impôt

Sur le podium des professions qui gagnent le plus en 2014, on trouve :

– Les pharmaciens d’officine………………….. 144 900 €……… (2013 : 146 500 €)
– Les opticiens……………………………………… 60 400 €……… (2013 : 66 800 €)
– Les ambulanciers et les taxis-ambulances… 52 000 €……… (2013 : 55 600 €)

Et aussi…

Les prothésistes-dentaires (46 500 €), les débitants de tabacs-jeux-journaux (45 400 €), les cafetiers et débitants de tabacs-jeux (44 400 €), les bouchers (39 900 €)…

En bas de tableau, les trois professions qui gagnent le moins sont :

– Les coiffeurs à domicile……………………….. 10 800 €……… (2013 : 10 500 €)
– Les toiletteurs animaliers………………………. 12 300 €……… (2013 : 12 200 €)
– Les exploitants de mercerie…………………… 13 700 €……… (2013 :  14 100 €)

Et aussi…

Les parfumeries (15 600 €), les pressings (16 200 €), les salons de coiffure et les fleuristes (17 500 €), les tapissiers décorateurs (17 700 €)

AVIS D’EXPERT

Martine PINVILLE, Secrétaire d’État chargée du commerce, de l’artisanat, de la consommation et de l’économie sociale et solidaire

« Je me réjouis que les éléments de conjoncture les plus récents confirment la reprise de la consommation enregistrée au premier trimestre 2015, d’autant que cette reprise couvre assez largement les activités du commerce. Elle s’observe vraiment pour les ventes de produits industriels, alimentaires, du commerce indépendant de proximité, de la grande distribution et des hypermarchés».

Méthodologie de l’Observatoire

Tous les mois, près de 70 centres de gestion agréés (CGA), répartis sur l’ensemble du territoire national, transmettent les chiffres d’affaires, rendus anonymes, de leurs adhérents à la Fédération. Les indices d’activité sont calculés chaque trimestre, à partir des chiffres d’affaires d’un échantillon de 17 000 petites entreprises de l’artisanat, du commerce et des services.

L’évolution des activités est pondérée par le nombre d’entreprises recensées par l’INSEE dans chaque secteur considéré. Un questionnaire est parallèlement adressé chaque trimestre à près de 2 000 petites entreprises représentatives, permettant d’établir le baromètre du moral des dirigeants et de leurs intentions d’investissement et de recrutement.

MÉthodologie de l’Étude « Chiffres et Commentaires»

Cette 21ème édition présente les indicateurs statistiques sur l’évolution économique de 183 000 TPE adhérentes des CGA membres du réseau FCGA/ANPRECEGA. Ces résultats sont calculés à partir des déclarations fiscales 2014. Les 75 professions de cette étude sont regroupées en 11 secteurs d’activité. Ces professions, parmi les mieux représentées au sein des centres de gestion agréés, font l’objet d’une analyse des principaux indicateurs économiques, permettant ainsi de positionner les TPE dans leur environnement. Une analyse sur l’évolution des critères de gestion et sur les niveaux de résultat vient compléter cette étude. Chacune de ces 75 professions fait enfin l’objet d’une analyse économique spécifique. Si ces résultats traduisent des tendances bien réelles, ils ne doivent en aucun cas être considérés comme des normes professionnelles.

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