Nous avons obtenu plus de détails concernant le tax shift présenté par le gouvernement belge ce week-end. Comeos, la fédération du commerce et des services belge, met en garde contre la hausse des accises qui encouragera encore davantage les achats transfrontaliers, réduisant ainsi les revenus des supermarchés belges.
Les accises sur les boissons sucrées, les sirops, le thé et le café sont multipliées par deux. Par conséquent, le prix d’une canette de boisson rafraichissante de 33cl augmentera de 0,01 € et celui du litre, de 0,03 €. « Ce montant peut paraître insignifiant », déclare Dominique Michel, CEO de Comeos. « Mais il ne faut pas perdre de vue qu’il s’ajoute aux autres taxes, telles que celle sur les emballages, qui représente 330 millions d’euros sur base annuelle ou 0,09 euros le litre. Ces taxes n’existent pas dans les pays voisins comme la France. »
2,5 milliards d’euros par an achats transfrontaliers
La fédération belge craint que cette hausse des accises n’encourage le consommateur à passer plus souvent la frontière pour effectuer ses achats en France, au Luxembourg ou aux Pays-Bas par exemple. « Un Belge sur deux réside en effet à moins de 50 km d’une de nos frontières et nous battons tous les records en matière de voitures de société, neutralisant les coûts de déplacement. Ces achats transfrontaliers nous coûtent déjà 2,5 milliards d’euros par an. Sans compter les achats en ligne », explique D. Michel. « La hausse des accises aura pour effet d’aggraver la situation. En outre, les perceptions ne se limiteront pas à 50 millions d’euros : cette mesure doit rapporter 250 millions à l’horizon 2020. »
Hausse dès le 1er novembre ? Surréaliste
« Le gouvernement veut mettre en œuvre la hausse des accises sur l’alcool dès le 1er novembre. Il est impossible pour les commerçants d’adapter leur prix en si peu de temps. Par ailleurs, toute la campagne et les prospectus pour les fêtes de fin d’année sont déjà prêts », affirme Michel. « Le gouvernement prétend encourager la simplification administrative mais nous confronte maintenant avec un cauchemar administratif ».
Promesse de consultation restée lettre morte
« Fin juillet, le gouvernement avait promis que ces mesures seraient élaborées en concertation avec les secteurs concernés. Il n’a pas tenu sa promesse : cette hausse des accises n’a fait l’objet d’aucune consultation sérieuse. À l’avenir, le gouvernement prévoit également une taxe santé. Nous aimerions une nouvelle fois insister sur notre présence à la table des négociations », conclut D. Michel.