Qu’il s’agisse du plan gouvernemental Centres-villes proposé par le Gouvernement intitulé “Action Cœur de ville” ou qu’il s’agisse de la réponse des acteurs de terrain comme la CPME, la pauvreté des solutions proposées est flagrant. Et pourtant.
Ce plan gouvernemental Centres-villes n’en est pas un
Les commerçants-artisans en colère, très en colère, ne vont pas apprécier. Comment faire taire les protestations locales qui demandent des allègements de fiscalité ? Voilà le véritable fond de la question. On organise des commissions Théodule, nombreuses et variées, pour que chacun puisse s’y retrouver. On noyaute le tout avec des acteurs censés représenter les intérêts locaux… et dont les intérêts cachés ne sont jamais dévoilés… Voilà le fondement des actions actuellement menées par les autorités de notre pays. L’impasse est devant nous, les désillusions seront très grandes.
Dormez, dormez braves gens, on veille sur vous !
Même au sein de la CPME que propose-t-on actuellement à part la suppression de la Taxe Locale sur la Publicité Extérieure (TLPE) “après avoir pris connaissance du Plan “Action cœur de ville” présenté par Jacques Mézard, Ministre de la Cohésion des territoires. Autant dire des broutilles que l’on jette dans le jardin des PME.
Ce plan constitue [précise la CPME dans un communiqué] une grande avancée sur de nombreux points et fait droit à certaines demandes de la CPME notamment la généralisation des managers de centre villes, dispositif qui a fait ses preuves, ou la réorientation du FISAC vers sa vocation originelle d’appui au commerce de proximité.
Néanmoins se limiter aux “centres-villes moyens” est une erreur d’appréciation car les difficultés ne sont pas liées à l’importance de la population concernée. Ainsi le cœur de ville de Montpellier, ville de 275 000 habitants frappée par un taux de vacance commerciale de près de 17%, ne serait sans doute pas concerné par le plan gouvernemental. De même, il est regrettable que les communes sans “projet abouti”, c’est-à-dire la plupart, ne puissent prétendre à bénéficier du dispositif annoncé, qu’en 2020. Certains indicateurs comme le taux de vacance commerciale auraient dû caractériser les villes à considérer comme prioritaires.
Par ailleurs, la suppression dans les centres-villes concernés, de l’intervention obligatoire de la Commission Départementale d’Aménagement Commercial (CDAC), jusqu’à présent obligatoire à partir de 1000 m2, n’est pas la solution. Le risque est de voir demain s’implanter des surfaces commerciales importantes dans les centres-villes, au détriment des commerçants déjà situés dans les cœurs de ville.
Enfin la CPME, mobilisée pour la numérisation des PME, se réjouit de la prise de conscience de la complémentarité du commerce numérique avec le commerce physique en précisant toutefois qu’il est important que les acteurs traditionnels ne subissent pas la concurrence déloyale de nouveaux entrants exonérés de certaines contraintes. A cet égard, la CPME accueille favorablement l’annonce de la mission lancée par le Premier Ministre sur les distorsions fiscales existantes entres commerces physiques et numériques. Dans ce cadre, la Confédération des PME, qui regroupe de nombreux commerçants, réclame la suppression de la Taxe Locale sur la Publicité Extérieure (TLPE) qui frappe uniquement les espaces commerciaux “physiques” qui contribuent pourtant à l’animation des cœurs de villes.
En résumé, ce Plan, avant tout technique, part dans la bonne direction mais il ne constitue qu’un point de départ. La CPME continue donc à demander la tenue d’Etats généraux du centre-ville pour placer la réflexion au niveau global dans le cadre de l’aménagement du territoire et de l’absolue nécessité de ne pas laisser se creuser la fracture territoriale dont souffre de plus en plus notre pays.”
Soyons réaliste
Il ne faut plus de mesurettes. L’Etat qui décide d’améliorer la couverture numérique, c’est très bien mais ne concerne pas directement les commerçants. A moins que l’arrière pensée est d’aider au développement d’Amazon dans les campagnes de France.
L’Etat a déjà choisi d’aider Uber pour démanteler le secteur des taxis. Est-il en phase de faire de même pour le commerce de quartier avec Amazon ?
Par ailleurs, 600 immeubles par an devraient être rénovés selon le plan proposé… il y a combien de millions de logements et locaux commerciaux pourtant concernés ! L’Etat gère avec ces idées de quoi investir une grande ville de province. A croire que nos politique n’ont même pas même idée de l’échelle du pays.
Et peuvent-ils véritablement imaginer qu’en mettant de l’isolant sur les murs nous ferons revenir en centre-ville les populations les moins fortunées ?
Cerise sur le gâteau, on aide le commerce de proximité selon le gouvernement – et notamment pour développer l’offre commerciale en centre-ville – par… une taxe sur les commerces vacants ! Pas une pointe d’ironie dans le ton de la voix de la part de notre premier ministre lorsqu’il évoque cela ! Nous ne pouvons que le féliciter. Au mieux il remplacera les locaux commerciaux par des logements, juste par changement de destination. La joie de la politique locale et ses coups bas est un bon entrainement, il est vrai, pour garder son calme même devant l’adversité.
Que faire alors ?
Ce n’est pas les bâtiments qu’ils faut choyer. C’est la pauvreté de ce pays qu’il faut éradiquer. S’il s’agit de ramener la population en centre-ville, par un vrai plan gouvernemental centres-villes, il n’y a qu’une solution en 4 points :
- Augmenter le pouvoir d’achat par la hausse des salaires tout en libérant les entreprises du poids des cotisations sociales. L’idée n’est évidemment pas de supprimer la protection sociale à la française, bien au contraire, il faut la renforcer. L’Etat et les collectivités en améliorant leur propre compte d’exploitation. La solution existe pour notre pays. Elle a déjà été testée.
- Généraliser l’accès web au commerce de centre-ville. Il faut ainsi que le commerce de quartier, indépendant et peu fortuné, puisse avoir accès aux mêmes outils électroniques que les grands opérateurs sur le marché. Seul à ce jour le site www.mesprovisions.com est en mesure d’assurer un tel service général en intégrant à la fois le commerce de grande distribution et le commerce de quartier, pour faciliter le choix de la population.
- Rendre la liberté d’implantation et d’horaires pour le commerce. Par expérience, toutes les législations entreprises dans le secteur commercial ont toujours été, par leurs effets pervers, contraire aux intérêts des personnes qu’elles devaient initialement défendre.
- Favoriser la mutation du commerce local par la formation
Que ceux qui souhaitent savoir comment procéder prennent contact avec nous. Nous pourrons – de plusieurs manières – les aider.